jeudi 13 février 2014

FOX-BOY : découpage d'un épisode



Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas une ou deux nouvelles planches que je vous montre aujourd'hui, mais le découpage d'un épisode entier.

Cela correspond à l'ensemble de l'action d'un chapitre (22 pages, suivant le standard d'un fascicule mensuel made in USA), c'est-à-dire une unité complète d'histoire, inscrit dans une continuité plus large.

Entamé sur un suspense de l'épisode précédent, ce nouveau chapitre se termine lui aussi par un cliffhanger (fin provisoire laissée en plein suspense), suivant la règle du feuilleton qui veut qu'on "appâte" ainsi le lecteur.

Dans le cas de FOX-BOY (album produit par les éditions Delcourt), le procédé est ici tout à fait artificiel, puisque les 4 chapitres seront publiés en un seul tome. Alors si rien ne m'y force , je n'ai juste pas résisté au plaisir de respecter les codes, et le rythme des comics US, et donc ce chapitrage artificiel, dont l'une des vertus est de stimuler mon propre intérêt : de l'action et des retournements, à chaque chapitre.



Sur des petits formats (A5), je crayonne mes cases. Pas de texte. Tout dans la tête.
Le dessin fixe mieux l'avancée de l'histoire que les mots.
Une fois les 22 pages à peu près posées, je les "encre" très sommairement sur une feuille de calque. Déjà à cette étape, de nouvelles cases apparaissent, tandis que d'autres sont modifiées ou supprimées au besoin.



Je les range deux par deux, avec celle qui sera en face une fois imprimées. Dans l'idéal, pas de "splash page" (grand dessin paroxystique qui remplit la page) sur la page de droite, car elle attire trop tôt l'attention du lecteur au moment où la double-page est "découverte" lors de la lecture.

Dans cet épisode, il y a 4 "splash-pages". Le sujet s'y prête (le personnage principal obtient ici ses pouvoirs).



Une fois mes 22 calques déterminés, je les colle sur des A4, ce qui me laisse la place pour noter les dialogues au crayon à papier tout autour. Une relecture de l'ensemble permet de tester le rythme, de repérer et supprimer les éventuelles redondances, et d'apporter les nuances nécessaires, voire de supprimer ce que le dessin ne dit déjà que trop bien. On est alors autant auteur que lecteur. Tout ce qui "butte", arrête la lecture, interroge, doit être questionné, et résolu.

Et puis de toute façon, je sais très bien que j'améliorerai encore le texte au moment de passer "au propre" plus le passage de éditeur Thierry Mornet. Idem pour les dessins.



revenons à mes petits découpages sur A5.

Une fois que tout est bien calé, je range à nouveau toutes ces petites feuilles dans une chemise, à la place qu'elles auront dans le livre, et on peut attaquer les crayonnés sur carton A3 (pas de bulles dessinées ici : je sais en gros où elles seront, et elles seront ajoutées au moment de l'encrage sur un calque Photoshop.



Ce mois-ci, le challenge est de faire ces 22 découpages en une semaine, les 22 crayonnés pour la semaine suivante, idem pour le lettrage et la position des bulles et onomatopées la semaine suivante. La semaine qui suit sera pour l'encrage et encore une semaine pour mettre en couleur.

Évidemment, ce vœu pieux est souvent mis à mal, car je me laisse hypnotiser, et que je passe un peu trop de temps sur Facebook. Alors je mettrai un mois et demi à réaliser entièrement ces 22 planches.

Hé ! C'est déjà une bonne moyenne : Je ne suis pas une machine !


La suite fera l'objet de prochaines chroniques ici-même.
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